Dinoplagne

Dinoplagne

Ouverture été 2021 !

Le chantier actuel

Le projet porté par la Communauté de Communes du Pays Bellegardien a pour ambition de protéger cette découverte exceptionnelle et de la faire découvrir par une valorisation qui se veut respectueuse de l’environnement naturel préservé de ce site labellisé Espace Naturel Sensible. Ce morceau d’Histoire, unique en son genre, sera mis en valeur par des outils scénographiques modernes pour une découverte ludique. Le bâtiment « canopée » (construction en bois local), d’une architecture atypique, dont l’intégration a été particulièrement travaillée, constituera une vraie curiosité.
Le projet de valorisation du site paléontologique de « Dinoplagne® » vise à accroître l’attractivité de ce territoire et à contribuer au développement d’un tourisme durable au sein du Massif du Jura.

 

Suivez toutes les étapes du chantier sur notre chaîne Youtube ! 

Merci à tous ceux qui ont permis la valorisation de ce site unique au monde et à tous ceux qui oeuvrent sur le chantier !

Panneau chantier Dinoplagne
Légende de la photo

Ouverture cet été !

Voici quelques éléments de l’aménagement futur.

Depuis l’accueil, un cheminement mènera vers une canopée protégeant les traces de la partie haute de la piste.

Une balade connectée complètera les informations des panneaux. Plusieurs thématiques seront abordées : biodiversité, le jurassique, l’évolution des continents… Ces étapes aborderont ainsi l’intérêt et les enjeux de ce site classé Espace Naturel Sensible (ENS). Les empreintes situées hors canopée seront protégées par enfouissement mais seront malgré tout mises en valeur.

La découverte du site à empreintes de dinosaures en 2009.

Dans le cadre des recherches réalisées par la Société Des Naturalistes d’Oyonnax, le site à pistes de dinosaures de Plagne a été découvert le 5 avril 2009 par Marie-Hélène Marcaud et Patrice Landry.

Sur un chemin de débardage mis au jour par le passage des engins, le sous-sol calcaire révèle la présence de traces circulaires énigmatiques, évoquant des empreintes de pas de dinosaures.

L’intérêt de cette découverte est ensuite confirmé par Jean-Michel Mazin et Pierre Hantzpergue (CNRS-Université Lyon1) dont l’expertise souligne l’intérêt scientifique exceptionnel des empreintes, leur gigantisme et la possibilité de suivre ces pistes sur de longues distances.

À l'origine

Une découverte qui ne doit rien au hasard ! 

C’est à partir de la découverte des traces de Coisia (01) par Maryse et Christian GOURRAT en 2004, qu’une poignée de passionnés de paléontologie de la région, pour la plupart membres de la Société Des Naturalistes d’Oyonnax (SDNO), ont mis à jour une trentaine de sites à traces de pas de dinosaures dans le du Sud du Jura français. 

Après des premières trouvailles fortuites, une stratégie de recherche a été mise en place. Cette stratégie basée sur l’étude détaillée des cartes géologiques, l’exploitation des photographies aériennes (aires minérales pas trop boisées) et la bonne connaissance du terrain a conduit à multiplier les découvertes à partir de 2009. Il n’y avait plus de hasard, mais de la réflexion, du travail et de l’obstination !

C’est cela qui a permis la découverte des traces du site de Dinoplagne par Marie-Hélène Marcaud et Patrice Landry. 

Les campagnes de fouille

Premiers sondages de la Société Des Naturalistes d’Oyonnax (2009-2010)

Suite à cette découverte, les membres de la SDNO ont entrepris de déblayer le chemin : plusieurs empreintes alignées attestent de la présence de pistes de sauropodes qui se poursuivent sur de longues distances.

Le retentissement mondial de cette découverte conduit à la mise en place, dès l’été 2010, d’un chantier de fouilles paléontologiques mené par le Laboratoire de Géologie de Lyon (UMR CNRS 5276, Université Claude Bernard, Lyon1), en collaboration avec la SDNO, le soutien des collectivités territoriales et de la Communauté de Communes du Pays Bellegardien.
L’exploitation scientifique du site dinoplagne est dirigée par Pierre Hantzpergue, Professeur et Jean-Michel Mazin, Directeur de recherche, UMR CNRS 5276.

Durant le mois de juillet 2010, la première campagne d’étude du site Dinoplagne a mobilisé une trentaine de fouilleurs associant des étudiants en géologie de différentes universités françaises et quelques membres de la SDNO.
Cette première campagne d’étude a pour objectif d’évaluer le potentiel scientifique du site dinoplagne. À cette fin, des méthodes variées et complémentaires sont mises en œuvre : étude géologique, décapage des surfaces fossilifères, consolidation des empreintes, identification, mesures et archivage numérique des pistes de dinosaures…
L’exhumation des pistes de dinosaures demande un décapage progressif afin de ne pas endommager les surfaces porteuses d’empreintes. Successivement, la terre végétale est enlevée à la pelle mécanique, puis manuellement, et les bancs calcaires sont démantelés au marteau piqueur puis à la massette et au burin…
…puis, une approche plus délicate de la surface s’effectue à la main, chaque empreinte étant ensuite dégagée de son remplissage sédimentaire à l’aide de fins burins et nettoyées par brossage.

En juillet 2011, après un décapage efficace du terrain par la société STPFA, l’équipe scientifique poursuit les objectifs fixés au terme de la fouille 2010 avec notamment le prolongement des pistes « Maxime » et « Odysseus ».

Le 22 juillet, la piste du sauropode « Odysseus » comptabilise 115 pas sur une distance de 155 mètres. À ce jour, la commune de Plagne détient le record mondial de la plus longue piste de sauropode.

 

La campagne de 2012

Pour la troisième année consécutive, l’équipe du Laboratoire de Géologie de Lyon prolonge les fouilles sur le site dinoplagne. Ce sera la dernière : inutile en effet de décaper d’autres pistes, pour l’instant enfouies et naturellement protégées. Tous les efforts vont être consacrés à la préparation fine et à l’étude de l’exceptionnelle piste d’Odysseus et de la “zone 500”.
Parallèlement, sous la maîtrise d’œuvre de la Communauté de Communes du Pays Bellegardien, les collectivités et partenaires poursuivront l’étude et la mise en place d’une protection et d’une valorisation de ce site, afin qu’il soit accessible au public.

Les travaux scientifiques

Consolidation des empreintes

Fragilisées par la proximité du sol, soumises désormais à des conditions atmosphériques qui conduiraient rapidement à leur altération, les empreintes mises à jour sont consolidées par une imprégnation sur l’ensemble des surfaces dégagées lors de la fouille. Ce traitement se complète par un rebouchage des fissures et par une couverture protectrice du gisement durant la période hivernale.

 

Numérisation des données


Ainsi finement préparée, chaque piste est mémorisée et numérisée par une couverture photographique et orthophotographique ainsi que un par scannage lasérométrique. Cette documentation fournit, à différentes échelles, un ensemble de données biométriques s’attachant au décryptage des pistes de locomotion, à leur orientation, à la dimension des pas, des enjambées…et à toutes quantifications utiles à l’identification de l’animal ayant laissé trace de son cheminement. Ainsi, la taille et le poids des dinosaures, leur vitesse de déplacement, leur comportement vis à vis de la plasticité du sol seront calculés ou déduits de ces différentes mesures.

 

Traces, empreintes et pistes fossiles


Tous les animaux laissent des traces de leurs activités : nids, terriers, restes de repas, etc. Mais celles-ci sont généralement éphémères. Lorsqu’un animal marche sur un sol meuble, il y laisse ses empreintes, qui seront ensuite, la plupart du temps, effacées par les éléments naturels : la pluie, le vent, les vagues, etc. Parfois, elles sèchent, durcissent, sont enfouies, et sont susceptibles de se conserver durant des millions d’années : elles sont alors fossilisées.
D’après les premières découvertes, la faune du gisement de Plagne traduit une diversité du plus petit au plus grand, allant de pistes de crustacés millimétriques aux gigantesques empreintes de dinosaures sauropodes. 
 

Le sauropode « Odysseus »


La principale piste de dinosaure sauropode exhumée a été surnommée Odysseus. En été 2010, elle est dégagée sur une distance de 87 mètres et se compose de 66 pas gigantesques dont la taille et la forme évoque le passage d’un dinosaure de type Diplodocus ou Apatosaurus (le Brontosaure). De telles empreintes ont déjà été trouvées dans le Jura à Coisia (39) et à Loulle (39), mais bien souvent de plus petite taille.
Le dinosaure sauropode de Plagne devait dépasser 30 m de longueur pour au moins 40 tonnes : Un géant parmi les géants !

 

Le théropode « Maxime »

 

Découverte pendant les fouilles par Dominic Orbette, la piste baptisée « Maxime » correspond à un animal bipède à pattes tridactyles munies de puissantes griffes à l’extrémité des doigts. C’est un dinosaure théropode, carnivore et probablement actif prédateur. Mais, à l’exception des jeunes individus, les sauropodes avaient peu à craindre de ces petits carnivores. Trois autres pistes de théropodes, plus discrètes, ont ensuite été repérées.
 

Géologie, Sédimenthologie et paléonvironnements 


Les cartes géologiques nous renseignent sur l’âge et la nature des couches affleurantes. A Plagne, au lieu-dit « Sur la Croix », les pistes de dinosaures sont conservées dans des calcaires attribués au Tithonien. Afin de caractériser les couches fossilifères et de les localiser rigoureusement dans l’empilement sédimentaire, plusieurs coupes stratigraphiques sont levées aux alentours et de nombreux carottages permettent le prélèvement d’échantillons de roche. Ceux-ci conduisent à reconstituer la succession des niveaux bancs par bancs avec une précision centimétrique. L’étude des échantillons au microscope abouti ensuite à l’identification des contextes sédimentaires et environnementaux qui sont à l’origine de la roche.
Les couches calcaires du Tithonien sont caractérisées, aux environs de Plagne, par l’empilement de deux principaux types de roche :
   – des calcaires d’aspect caverneux, « à tubulures » résultant de l’action d’organismes fouisseurs (crustacés, vers…), résultant de sédiments accumulés dans une lagune peu profonde.
   – des calcaires très finement feuilletés (laminites) ayant préservé les empreintes de pas de dinosaures et traduisant un apport rythmique des sédiments sous l’action des marées.

En complément de l’étude géologique, de nombreuses observations sédimentologiques et paléobiologiques permettent de préciser l’environnement fréquenté par les dinosaures. L’alternance répétitive de ces niveaux calcaires est à comparer à la sédimentation qui, de nos jours, s’effectue sur les plaines d’estran de l’île d’Andros, aux Bahamas. Cette analogie suggère l’existence, au Jurassique terminal, d’environnements comparables dans la région de Plagne. A l’extrémité méridionale de la plateforme jurassienne, de vastes étendues boueuses, épisodiquement exondées, étaient alors fréquentées par des dinosaures.

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